La Reine Tilia...
Souvenez-vous, sur la première photo de mon article précédent, vous avez pu apercevoir un portrait de la Reine Tilia parmi mes belles Hellébores... Regardez ICI !
Alors aujourd'hui, à la demande de Maryse (Au gré du jardin) qui voulait que je lui raconte une petite histoire, et pour Aneth (Le Clos du Lotaret) qui m'a dit être intriguée par cette mystérieuse Reine, et aussi pour tous mes amis(ies) qui me demandent "Mais qui est donc cette Reine Tilia, introuvable sur le net ?", et encore pour tous ceux et celles qui aiment les histoires imaginaires, voici le conte que je viens d'écrire sur la belle Tilia, et qui deviendra peut-être un jour une légende...Qui sait ? ☺!!!
♣ Il était une fois...une très jeune fille qui se prénommait Tilia . Elle habitait dans le verdoyant Royaume de Trèfle situé tout près de la Drôme des collines . Elle se réjouissait de bientôt épouser Hans, le joli et gentil berger qui était lui aussi épris d'elle depuis leur plus tendre enfance . Mais son destin fût tout autre, enfin à ce qu'il parait... .
Alors qu'elle se désaltérait à la claire fontaine du village, le Roi de Trèfle vint à passer par là . Fasciné par tant de beauté, il la fit aussitôt enlever par ses valets qui la conduisirent en son magnifique château édifié sur la colline . Malgré les protestations et les pleurs de Tilia, le Roi décida de l'épouser dans sept jours, le temps de préparer toutes les festivités pour célébrer dignement un tel événement . Tilia était désespérée et cherchait vainement un moyen de s’enfuir . Mais durant cette semaine qui parut interminable au Roi, celui-ci fit venir tous les artistes du Royaume et même ceux de contrées plus lointaines pour faire le portrait de la belle . Peintres, sculpteurs et même tapissiers étaient à la tâche jour et nuit . Leurs chefs- d'oeuvre terminés, les toiles et tapisseries furent accrochées sur les murs, les sculptures de fer ou de bronze furent scellées sur l'imposant manteau de l'immense cheminée, et celles de pierre furent dressées sur de grands socles, tout l'ensemble dans la plus belle pièce du château située au sommet de la grande tour qui surplombait le joli petit lac du parc aux beaux arbres plusieurs fois centenaires.
Le jour dit, la cérémonie fut célébrée dans la petite chapelle attenante au château . Mais sitôt l'alliance prononcée, la Reine Tilia s'enfuit et gravit en courant sans s'arrêter les mille et une marches en colimaçon qui conduisaient à la pièce dans laquelle se trouvaient tous ses portraits . Les valets et soldats du Roi s’élancèrent à sa poursuite, mais hors d’haleine ils ne purent rattraper la belle qui referma alors derrière elle la lourde porte de bois, ôta son voile orné d'or et de bijoux, jeta ce dernier dans les flammes de la cheminée, enjamba la fenêtre à meneaux, puis sauta dans le vide, et enfin tomba et disparut dans les profondeurs du lac . Aussitôt, le feu embrasa violemment le voile de la mariée et se propagea aux lourdes tentures qui ornaient les fenêtres . Puis le feu soudain redoubla de violence et les flammes brûlèrent alors tous les magnifiques portraits sur toile de Tilia, ainsi que les somptueuses tapisseries, et firent éclater toutes les merveilleuses sculptures de pierre la représentant . Aussi les poursuivants sentirent l’odeur, la chaleur, et ils entendirent le crépitement du brasier . Alors ils firent promptement demi-tour en criant AU FEU ! Alors toute la gente du château s’empara de bassines, seaux et marmites, et courut jusqu’au lac pour chercher de l’eau et tenter d’éteindre le feu qui se propageait maintenant à l’ensemble du château . Ils puisèrent, puisèrent et puisèrent encore, toute la journée et toute la nuit, tant et si bien qu’à force ils vidèrent tout le lac . Au petit matin, le château n’était plus qu’un immense tas de cendre et de pierres . Le Roi, fou de rage à la vue de ce désastre, ordonna qu’on lui ramène le corps de Tilia . Mais on ne trouva rien au fond du lac vidé, si ce ne sont que quelques grenouilles et crapauds…
C'est alors que dans le lointain, derrière les bois profonds, on entendit Hans le berger qui jouait un petit air de flûte . Et peu à peu la douce et joyeuse mélodie s’estompa pour ne laisser à entendre plus que le chant des oiseaux…Depuis ce jour mémorable, on ne revit plus jamais Hans, ni son troupeau, et le Royaume de Trèfle fut rayé de la carte…
En l’an 2015, alors que je me promenais dans mon Bois-Joli, je découvris sous un gros tas de pierres ce magnifique portrait travaillé dans le fer, et je crus entendre dans la brise du vent léger un très joyeux petit air de flûte…♣
Post-scriptum : Et maintenant voici la vraie petite histoire qui m'a inspirée ce conte . J'ai acheté cette sculpture l'an dernier lors d'un vide-grenier . La personne qui me l'a vendue, m'a dit l'avoir achetée chez un antiquaire qui lui a affirmé que ce portrait provenait d'un château drômois et qu'il ornait à l'origine un manteau de cheminée...Et vous voulez sans doute aussi savoir pourquoi je l'ai baptisée Tilia ? Tout simplement parce que je l'ai installée au pied de mon grand et majestueux Tilia (Tilleul)...☺!!!